|
Safari photo au Kenya : RÉCITS
DE VOYAGES |
Parfums
d'aventure vers le lac TURKANA
|
Après une nuit aussi reposante que sur tous les
vols internationaux, le bon sourire de Carlo
attendait neuf touristes à la sortie de l'aéroport
de Nairobi sous un léger crachin. Une équipe
qui allait se révéler amicale, soudée
et très... efficace !
Carlo, son amitié, son expérience de l'Afrique,
son fidèle Fred, guide,
chauffeur, mécanicien, toujours actif avec un merveilleux
et jovial sourire et Alex, bon cuisinier qui n'a pas peur
du travail fait par les autres, constituaient notre encadrement.
|
 |
Il s'avéra à la hauteur de
sa tache pour un périple plus proche de l'expédition
que du safari photo au Kenya.
Nous étions là pour ça !
Sans perdre une minute et après les bouchons
de Nairobi, nous faisons route au nord. Pour sacrifier
à un incontournable du tourisme, arrêt aux
cascades de Thika, somptueuses malgré la latérite
transportée, cela permet de mieux faire connaissance.
Puis Maringa, le passage de l'équateur, Nanyuki,
Isiolo. |
|
Nous contournons le Mont Kenya caché
dans les brumes, quelques courses pour compléter
les provisions nécessaires à la dizaine de
jours en autonomie totale qui sont devant nous. Il faut
noter que, grâce à Carlo, nous aurons des légumes
et des fruits frais à tous les repas. Entre temps,
la piste a succédé au goudron mais personne
ne s'en est aperçu ! Nos deux 4x4 étaient
particulièrement confortables.
La rivière Samburu nous offre un premier
campement avant de visiter un village de cette ethnie qui
a su rester authentique tout en courtisant le touriste.
Le parc offre toujours sa belle végétation,
sa rivière méandreuse, ses crocodiles et sa
faune spécifique : zèbres de Grévy,
girafes réticulées mais aussi un formidable
troupeau d'éléphants à la sortie du
bain (une cinquantaine de têtes), oryx, autruches,
guerenouks, buffles, guépards, dyk dyks, vervets,
babouins et autres grand Kudu. Sans vouloir citer tous les
oiseaux rencontrés.
|
 |
Nous en avons fini avec la civilisation.
A nous l'Aventure, la savane sèche, le
désert de Chalbi infranchissable car transformé
en " éponge spongieuse " et les immensités
recouvertes de bombes volcaniques ; c'est l'infini des
plateaux du nord-Kénya seulement coupés
d'anciennes langues de laves, immenses comme l'immensité
de cette région. Quelques sommets à l'horizon,
c'est tout. Des bivouacs inoubliables.
|
|
Nous contournons le parc de Marsabit par l'ouest
afin de rejoindre l'une des pistes des tribus nomades nilotiques.
Première rencontre avec une caravane Gabras.
Des chameaux blonds au bât original avec l'immense perche,
support de la hutte du soir, dominant le chargement élevé
dans lequel vivent les plus jeunes. Les femmes marchent à
vive allure, celle des chameaux ; les hommes veillent à
l'entour. Rencontres émouvantes et envoûtantes.
|
La bière fraîche
- traduire tiède ! - ou l'éternel Coca, d'un
" hôtel " (cuisine, chambre, salle de bains, bar et
restaurant en une pièce) de North Horr est bienvenue.
La température est idéale, les pistes peu poussiéreuses
mais la halte est toujours attendue même par ceux qui
se laissent transporter sans avoir à conduire nos infatigables
4x4 qui supporteront sans faillir un parcours impossible.
Pique-nique au milieu du village, pardon " de
la plus grande ville du Nord ", découverte d'une église
catholique surdimensionnée ; ici les missions sont
omniprésentes. Puis ravitaillement en eau à
la pompe du village, dernier point d'eau potable.
Les panneaux directionnels étant aux
abonnés absents, nous nous étonnons que la piste
choisie pour aller vers l'ouest, parte irrémédiablement
plein nord. Même le GPS confirme que nous sommes sur
la bonne piste ! Il faut reconnaître que l'échelle
de la " carte d'état-major " n'a rien à voir
avec celles que nous utilisons couramment. Où diable
sommes-nous ? Demi tour ! ! Nous découvrons un campement
: une hutte, un couple et un vieillard (quarante ans ?) écoutent
attentivement notre problème. L'anglais n'est pas arrivé
jusqu'ici pas plus que l'école, le swahili, langue
véhiculaire de tout l'est africain non plus, le polyglotte
Fred n'en peut plus mais et pourtant... nous nous comprenons,
miracle de l'Afrique ! |
|
L'homme très fier, monte à coté
de Fred et à coup de multiples claquements de doigts
directionnels, semble vouloir nous perdre définitivement.
En fait, il nous amène en un peu moins d'une demi heure
à travers le bush, en hors piste total, sur la piste
recherchée. Il a presque gagné ainsi cinq euros,
somme généreusement augmentée de cinquante
pour cent par rapport à la négociation de base
conduite par gestes autant que par mots ! Il lui faudra deux
heures pour rejoindre son campement avant la tombée de
la nuit. La savane se fait pardonner et nous offre un somptueux
coucher de soleil. |
Quatre heures de piste et une interminable attente
à l'entrée du Parc de Sibiloi, (administration
oblige) et Alia Bay nous reçoit sur les bords du lac
Turkana, ex-Rodolphe, surnommé à juste
titre " la mer de Jade ". Sous une douce température
- 40¡C ? - les barques de Halloween, hollandais maître
de la navigation sur le lac et sur la rivière Omo, sont
sur la plage ; exactes comme nous au rendez-vous ; nouveau miracle
de l'Afrique ! |
|
 |
L'embarquement est délicat dans la vase de la
plage qui oblige les barques à nous attendre à
quelques encablures. Le plus gros du chargement individuel
est formé par le matériel photographique,
nos bagages restent avec les voitures, nous partons pour
une nuit sous le chaud soleil du Turkana ... à
environ une heure trente de navigation.Soirée
inoubliable sur Central Island : c'est un volcan mais
un paradis sur terre. Nos hôtes ont péché
trois perches du Nil dont la plus impressionnante fait
quelques 22 kg ; préparés au feu de bois,
de différentes façons, elles régaleront
tout un chacun. Halloween accompagné de sa charmante
épouse, est questionné de toutes parts. |
|
|
Il se laisse aller et nous parle de sa vie dans
son excellent français légèrement chantant.
Il raconte le Kenya, ses problèmes culturels, religieux,
économiques, politiques. Il croit en ce pays mais sait
que le chemin sera long avant que chacun puisse y vivre normalement
malgré la caste des nantis au pouvoir. |
|
Juste au lever du jour, les barques
nous laissent sur une autre plage où commence la marche
vers les volcans, un quart d'heure de montée pour atteindre
la lèvre du premier. Un lac de jade entouré
d'un collier de perles blanches, formé de jeunes flamants
et autres colonies avicoles, est à nos pieds. Lentement,
en silence, chacun respectant inconsciemment la majesté
du lieu, nous descendons jusqu'à son bord avant de
grimper sur son arête opposée pour l'admirer
sous toutes ses faces depuis le point culminant. Des fumerolles
s'échappent de certaines bouches, ailleurs d'immenses
traînées de soufre éliminent le moindre
doute : le terrain est volcanique !
Sur la gauche en contre bas un autre petit lac
volcanique, le soleil joue à iriser les nuages. Il
devrait faire très chaud mais ils nous protégent...
avant de nous pousser à accélérer le
pas sous une averse précédant un orage tropical.
L'immense dernier lac, séparé par une étroite
lèvre de l'eau du Turkana, est en forme de huit, deux
cratères réunis. Nous l'effleurons pour rejoindre
au plus vite le camp sans prendre le temps de voir la nidification
de la colonie de hérons Goliath.
Central Island est renommé pour la clémence
et la chaleur de son climat, nous l'avions constaté
la veille et au cours de la nuit. C'est à juste titre
que les double toits étaient restés à
Alia Bay ! Après plus de deux heures de pluie, le soleil
revenu, il suffisait de mettre tout à sécher
après avoir pris la peine de tordre longuement drap
de couchage et matelas mousse. Il faudra plus de deux jours
pour que tout soit réellement sec !
Nous découvrons alors avec stupeur que
nos barques ont du quitter la plage afin de ne pas être
drossées ou emportées et qu'elles naviguent
sur le lac déchaîné 'à la cape'.
Chacun en silence, commence son inventaire de survie : la
nuit pourrait être rude sans moyen de se mettre au sec.
Côté nourriture, les restes des perches devraient
permettre de tenir et puis on pourra peut-être traverser
lors de la renverse des vents en milieu de nuit ?
Quelques heures plus tard et à la deuxième
tentative, les barques reviennent et accostent à la
faveur d'une accalmie. Aucun ordre n'est donné, aucune
consigne n'est lancée mais le camp est débarrassé
plus rapidement que pour le conter. La plage de galets si
pénible pour la marche, devient un merveilleux chemin
où des touristes surchargés de tentes, matelas,
tables, chaises, sacs et autres s'entrecroisent à vive
allure pour charger allégrement les barques et quitter
au plus vite ce havre de paix.
Nous retrouvons avec plaisir la vase de la plage
d'Alia Bay et ... nos voitures non sans avoir subit les affres
d'un hors-bord récalcitrant qui devait en avoir assez
de travailler contre les vents depuis le petit matin. Nous
n'avions qu'une demi journée de retard sur le programme
et campons sur place avant de subir un nouvel orage après
le petit déjeuner.
Départ pour Kobi Fora, une quarantaine
de kilomètres au nord, site célèbre par
les découvertes de Richard Leakey et but ultime de
l'expédition. Les éléments allaient décider
pour nous. Une matinée pour essayer de désembourber
une voiture, opération réussie grâce à
l'arrivée fort à propos d'un groupe de rangers
qui durent pelleter jusqu'à remettre la voiture sur
ses roues et la tracter hors de l'excavation avec un gros
bahut qui s'était embourbé deux fois pour nous
rejoindre ! Deux tentatives et deux débuts d'embourbage
plus loin décidaient de notre avenir : piste des plateaux,
plein sud. Nous irons à Kobi Fora l'an prochain en
partant d'Ethiopie pour descendre, avec les barques d'Halloween,
la rivière Omo jusqu'à atteindre le Turkana
et le parcourir jusqu'à South Island en passant par
Central Island que nous reverrions, somme toute, très
volontiers.
Après midi de piste. Pour passer le
temps, je me suis pris à conter chaque lugga traversé
(oueds au Kénya) ; en moins de trois heures le compteur
était à 61 ! La piste formait alors deux belles
ornières rectilignes bordées de terre et de
pierres. Dans une zone en léger creux, elle se présenta
aux yeux de Carlo comme un lac s'étendant sur près
de cinq cent mètres. Les expériences de la matinée
rendant circonspect, on essaya à pied, on essaya un
peu à droite, puis plus loin, puis plus loin : la piste-lac
était bordée d'un marécage ! Demi-tour
sur une dizaine de kilomètres pour rejoindre la dernière
ondulation de collines rencontrée et avec l'espoir
de passer au sec en restant sur cette vague hauteur. Le calcul
fut le bon, merci Carlo, miracle de l'Afrique ! Campant près
de nomades, éleveurs de chèvre, un délicieux
chevreau fut à notre ordinaire ce soir là.
A coté de cela les jours suivants furent
trop calmes. La petite, pardon "grande"', bourgade
de Loiyengalany, nous accueillit deux nuits dans son luxueux
camping avec douches à volonté, les premières
depuis Samburu. Première occasion aussi de téléphoner
en France depuis sa Poste, appel obtenu après plus
d'une demi heure de patience et inaudible ! |
|
 |
Occasion de voir sans en être lassé le
merveilleux spectacle des couleurs du Turkana, des cuvettes
volcaniques couvertes de terres multicolores, une oasis
champêtre, des sources aux vertus relâchantes
ou constipantes et aussi les villages El Molo, pécheurs
du lac, chasseurs d'hippopotames et hôtes charmants.
La descente le long du Turkana fut l'occasion de rencontrer
d'autres nomades pêcheurs, les Turkana, et des Gabras,
éleveurs de chèvres et de chameaux. A South
Horr, nous retrouvions un début de civilisation
et sentions ainsi la fin du voyage. Je ne m'étendrais
pas sur le marché (il faut bien refaire le plein)
de Maralal et ses adolescents mendiants et insupportables
ni sur les sites connus des trois lacs que nous avons
visités : Baringo avec de jeunes filles Pokot,
ses myriades d'oiseaux et ses crocodiles énormes,
Bogoria, ses geysers et ses colonies de jeunes flamants
et enfin Nakuru avec son marché d'objets notamment
en bois sculpté et surtout son immense colonie
de flamants roses que j'ai cru retrouver comme il y a
presque vingt ans mais aussi toutes les gazelles, antilopes,
rhinocéros et autres buffles. |
|
|
Dernier sacrifice aux
rites touristiques avec le repas au Carnivore ; un dernier
repas qui tient toutes ses promesses et un vol de jour nous
ramenait lentement sur Paris.
Un conseil cependant : n'allez pas au
Kenya vous ne pourriez plus vous en passer !
Alix MARTIN
Nord KENYA,
du 4 au 18 mars 2002
|
haut de page |
|
VOTRE SAFARI AU KENYA SUR
MESURE
Une parfaite connaissance du terrain au service de la conception et de la réalisation de votre safari au Kenya , en Tanzanie et à Zanzibar . Vous trouverez sur le site safari.galago-expeditions toutes les informations nécessaires au bon déroulement de votre voyage , que ce soit en lodge ou en camping dans les plus belles réserves du Kenya , telles que Masai Mara , Amboseli, en Tanzanie au N'Gorongoro , au Serengeti , et au Selous ou tout simplement l'ascension du Kilimanjaro |
|